Treponem Pal
Survival Sounds
[Juste une Trace]
Après le décevant "Weird Machine" sorti il y a quatre ans, Treponem Pal revient plus fort que jamais avec "Survival Sounds", un album qui reprend divers ingrédients du tout meilleur de leur discographie offrant un son à la croisée de Ministry, Fœtus et Young Gods, survivant pour toujours dans nos coeurs. L’imposant et charismatique Marco Neves, aujourd’hui seul et unique membre fondateur du plus grand groupe de métal indus français, a donc retrouvé la flamme et la hargne qui l’habitaient à ses débuts il y a une bonne vingtaine d’années. Aidé de très bons musiciens dont Syn- (co-fondateur du collectif Prasca) à la basse, Marco parvient à convaincre avec des titres frontaux, aux samples entêtants et aux rythmes plutôt bien balancés. Ces "survival sounds" rappellent tour à tour le très métal "Aggravation" teinté de post punk (avec Evil Is Calling, peut-être le meilleur morceau de l’album, bien lourd et hypnotique), le groove pachydermique de "Higher" (Survival Sounds ou encore l’exceptionnel disco-industriel Riot Dance) et pour finir le crossover puissant et inégalable d’"Excess & Overdrive" (Let’s Take a Ride et des "I Dare you" clamés par Marco, sans doute en hommage à Bauhaus, mais aussi des plans de guitare peut-être un peu trop calqués sur leur fameux morceau éponyme Excess & Overdrive, justement). Autour de ces titres, certains autres sont parmi les plus intenses écrits par le groupe à ce jour tels Subliminal Life (Clint Ruin/Fœtus en diable) ou Hard On et ses sons de cloche obsédants. Si cet album n’est pas forcément au niveau des trois premiers chefs-d’œuvre insurpassables du groupe, on est ravi de retrouver le Treponem Pal bien vénère comme on l’aime, avalant et recrachant les cauchemars les plus noirs, et donnant tout ce qu’il lui reste comme si sa vie en dépendait. Toujours aussi massive et bestiale, leur musique transpire le Jäggermeister indigeste et les tacos avariés. Et pourtant, on en redemande. Car les tripes sont là, à nu, offertes aux auditeurs en mal de gros son qui tache. Et ce ne sont pas leurs récents et puissants concerts qui le démentiront. Marco en veut à la Terre entière et c’est bon pour la musique de Treponem Pal. Comme il le dit si bien : "it’s time for the payback !
Yannick Blay