Eternal Midnight #1
Extreme Falling
Ludolullabi
[Soleil]
L'histoire de "Eternal Midnight" est plutôt complexe, décousue, pour ne pas dire confuse. L'enchaînement des cases n'est vraiment pas fluide, le découpage est déroutant. Ça part très vite dans tous les sens et on a vraiment du mal à suivre... On se surprendra même à vérifier à plusieurs reprises que le sens de lecture n'est pas "à la japonaise" tant le sentiment d'être perdu est constant. Mais ce n'est peut-être que la contrepartie inévitable d'une action qui justement est particulièrement bien rendue. Car le dessin est vraiment intéressant, Ludolullabi puise clairement ses influences dans l'univers de la japanimation, plus précisément du côté des jeux vidéos ou des animes. Le trait est vif, l'action et le mouvement sont soutenus et toujours très bien ressentis, ça bouge vraiment dans tous les sens ! Et le travail des couleurs est impressionnant, à la hauteur de cette débauche d'énergie, on en a vraiment plein les yeux. Seul hic, les phylactères (les bulles) sont souvent bien plus gros que le texte qu'ils contiennent, et lorsqu'ils sont blancs, ils empiètent démesurément et sans raison sur le dessin. Curieux.
Ludolullabi a incontestablement de l'énergie à revendre et il la diffuse parfaitement bien à travers ses dessins. L'action est donc au rendez-vous, il n'y a pas de temps mort. Ses nombreux personnages ont une allure toujours variée et plutôt plaisante, on aimerait d'ailleurs qu'il s'intéresse graphiquement d'encore plus près à son héroïne, Sophitia Moon. S'il semble particulièrement à l'aise avec l'univers cyber-SF qu'il dépeint, l'histoire se déroulant sur une cité spatiale attaquée par une armée mystérieuse, alors qu'un groupe de casseurs d'aliens dirigé par Sophitia Moon prépare son prochain contrat, Ludolullabi semble juste avoir oublié que si cet univers lui est familier, il aurait du prendre un peu plus de temps pour nous le présenter.
Christophe Labussière